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Mentions Légales d'un site web : Gare aux contraventions !!!

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Un décret du 9 mai 2007 relatif au registre du commerce et des sociétés prévoit que les sites Internet doivent désormais indiquer certaines données de ce registre, sous peine de sanction.

Plus on en dit, mieux c'est ! Informer les internautes sur l'identité de la personne qui est derrière un site Web permet de les rassurer : tel semble le principe de la loi du 21 juin 2004, d'ailleurs intitulée loi pour la confiance dans l'économie numérique. Cette loi, et d'autres textes, obligent les éditeurs professionnels de sites Web à s'identifier.

Des informations à fournir obligatoirement
La loi de 2004 fixe des obligations différentes selon que l'éditeur professionnel d'un site Web est une personne physique ou une personne morale. Ceux qui exercent individuellement mettent à disposition du public "leurs nom, prénoms, domicile et numéro de téléphone" et, s'ils sont assujettis aux formalités d'inscription au registre du commerce et des sociétés ou au répertoire des métiers, "le numéro de leur inscription".

Les sociétés, associations, etc. qui exploitent un site Web doivent quant à elles indiquer "leur dénomination ou leur raison sociale et leur siège social, leur numéro de téléphone et, s'il s'agit d'entreprises assujetties aux formalités d'inscription au registre du commerce et des sociétés ou au répertoire des métiers, le numéro de leur inscription, leur capital social, l'adresse de leur siège social".

Que l'éditeur du site soit une personne morale ou physique, il devra aussi indiquer le nom du directeur ou du codirecteur de la publication (et le cas échéant celui du responsable de la rédaction), ainsi que les coordonnées de leur hébergeur, le tout dans un "standard ouvert " dit la loi. Ces mentions permettront aux tiers de pouvoir exercer un droit de réponse, ou de notifier mise en ligne d'un contenu illicite.

On le voit, les indications à fournir par l'exploitant d'un site Web sont nombreuses... Mais si la loi est très précise sur les informations à communiquer, elle est muette sur les sanctions qui s'appliquent en cas de violation de cette obligation d'identification ! Ainsi, saisi du cas d'une S.A.R.L. qui avait "omis" les informations prévues par la loi du 21 juin 2004, le tribunal de grande instance de Paris lui a simplement ordonné de mentionner ces informations (1).

Des informations à fournir sous peine de sanction
La justice pourrait se montrer moins clémente désormais ! En effet, un décret qui vient d'entrer en vigueur (2) énonce que toute personne immatriculée au registre du commerce et des sociétés doit indiquer sur son site Internet "la mention RCS suivie du nom de la ville où se trouve le greffe où elle est immatriculée", ainsi que son numéro unique d'identification et le lieu de son siège social. A première vue, ce texte ne fait que répéter ce que disait déjà la loi. A ceci près qu'il exige la fourniture d'une information autre que le nom et le numéro d'inscription au RCS : le numéro SIREN (3). De nombreux commerçants n'avaient de toute façon pas attendu ce texte pour communiquer ces informations sur leur site Web comme ils le font sur tous leurs documents commerciaux.

Alors, pourquoi s'intéresser à ce texte ? Parce que cette disposition nouvelle qui vise expressément les sites Internet se termine ainsi : "l'infraction à ces obligations est punie de l'amende prévue pour les contraventions de la 4e classe". Ce qui signifie que l'amende peut s'élever à 750 euros ! (4) Les commerçants qui ont des sites, même de simples vitrines, doivent donc vérifier que leurs mentions sont conformes...

Rappelons que les informations à fournir sur un site peuvent ne pas se limiter à celles qui viennent d'être évoquées. Sur les sites de commerce électronique, il faut mentionner d'autres données, comme une adresse de courrier électronique, le numéro de TVA intracommunautaire, etc.


(1) 6 décembre 2005
(2) Décret du 9 mai 2007 relatif au registre du commerce et des sociétés et modifiant le code de commerce
(3) Et dans le cas d'une société commerciale dont le siège est à l'étranger, devront en outre figurer sa dénomination, sa forme juridique et le numéro d'immatriculation dans l'Etat où elle a son siège, s'il en existe un

(4) Article 131-13 du code pénal

C MANARA 

L'AUTEUR
CEDRIC MANARA
Professeur associé, EDHEC Business School
 
Sources : Le journal du net